Harmonica de verres
Ecouter et goûter cette musique in ouïe ("Les Musicales", France 3).
Parfois orthographié Armonica, instrument qui n'a absolument rien à voir avec l'anche libre mais qui a néanmoins le mérite d'être le premier dans l'histoire universelle des instruments de musique à s'être appelé ainsi.
De longue date on connait l'emploi des verres comme objets sonores. Des textes chinois du XIIIème siècle parlent de coupes de verre utilisées comme des cloches. En occident les verres musicaux sont employés en musique profane et religieuse, en les frappant à l'aide de maillet. En 1747, Puckridge, en Irlande, exécute des pièces de musique en frottant le bords de verres. Il nomme alors son instrument Angelic Organ.
C'est en 1761 que l'homme d'Etat américain Benjamin Franklin invente l'harmonica de verres (également appelé Harmonica de Franklin), qui est une variante mécanisée du système des verres musicaux, très à la mode au XVIème siècle. Cela consiste à surfer sur un ensemble de verres remplis d'eau, que l'on fait tinter par un léger frottement des doigts, tout comme l'archet glissant sur la corde du violon. Ce qui nécessite un minutieux accordage.
L'harmonica de Franklin se présente sous la forme d'un ensemble de coupes sans pieds, fixées sur un axe horizontal animé par un mouvement de rotation mis en marche par un système de pédalier, le tout baignant dans un bac rempli d'eau afin que les verres restent constamment mouillés.
Mozart a écrit plusieurs pièces pour glass harmonicas, dont un Adagio pour glass harmonica solo. On recense aujourd'hui plus de 400 pièces authentifiées pour cet instrument, dont celles de célèbres compositeurs comme: Beethoven, Naumann, R.Strauss.
De nos jours, il n'y a dans le monde que trois personnes fabriquant cet instrument disparu depuis le XIXème siècle ; Jean Claude Chapuis est l'un d'eux. Il est la seule référence phonographique qui nous permet de découvrir un son que certains qualifient de Céleste.
Il m'est arrivé de me joindre à lui lors d'un concert en pleine nature dans un merveilleux parc ensoleillé. Instant magique où armonica et harmonica ne faisaient qu'un.
- Jean Labre
Jean Claude Chapuis et son Armonica / Photo Bernard Talagas Paru le 13 juin 2018 |